2 novembre 2014

Test: Pu Erh Da Ye Xo (Le Palais des thés)

Partons pour une destination que j'aime beaucoup avec ce cinquième thé vietnamien, le Pu Erh Da Ye Xo du Palais des thés.

Présentation:
Le Palais des thés propose un thé original puisqu'il n'existe que très peu de Pu Erh hors de Chine. D'ailleurs, si on voulait être tatillon ce devrait être interdit car Pu Erh est le nom du village en Chine d'où provient ce type de thé. Il serait plus juste de parler généralement de thé fermenté.
Celui-ci provient du Vietnam sans indication géographique plus précise et est du millésime 2005. Il fait partie de la gamme Grand Cru de la maison parisienne.

Dans la boite:  feuilles de thés roulées marron et noir clair, aspect poussiéreux
Dans la tasse: couleur ambrée entre marron et orange
Odeur: terre humide, champignons et de cave puis quand infusé champignons et terreuse

Mon avis:
Je suis plutôt en désaccord avec la description du Palais des thés. Ce thé y est décrit comme rond, souple avec des arômes de sous bois, de réglisse et de champignons.
Je lui trouve une certaine rusticité, surtout en attaque. Ce n'est pas un thé progressif en entame, par contre, il le devient sur la longueur.
Ainsi, l'attaque se fait sur des saveurs de terre humide et animales, puis le corps est porté par celles du bois humide avec des notes minérales également humides. Le final marque un léger retour de la note minérale en plus prononcée et celle de champignons. La longueur est très bonne, une des meilleures que j'ai eu sur un Pu Erh.
Au global, un thé qui manque un peu de finesse et de progressivité pour son prix, mais qui est très agréable pour ceux aimant les thés aux notes minérales et terreuses, ce qui est mon cas.
Le Palais des thés préconise une infusion aux alentours de 90°c pendant 4 minutes, ce qui parait approprié.

En résumé:
Composition: Thé fermenté (Vietnam)
Prix: 28,00€/100gr (280€/kg)
Température: 90°c
Temps: 4 min 
Signe particulier: plutôt rustique, porté sur le minéral et le terreux, excellente longueur
Note: 15/20
Le Palais des thés Pu Erh Da Ye Xo (cliquez pour agrandir)

4 commentaires:

  1. Effectivement, le thé pu-er de Chine bénéficie d'une indication géographique protégée, qui est limitée à une partie de la province du Yunnan. Mais ça n'empêche pas les pays limitrophes que sont le Vietnam, le Laos et la Birmanie d'avoir également une petite production, car les théiers sauvages à grandes feuilles ne connaissent pas les frontières. Cela dit, cette petite production hors de Chine est généralement destinée à une consommation locale, donc on peut remercier le Palais des Thés d'avoir trouvé cet oiseau rare.

    Sinon, Pu-Er est un peu plus qu'un village puisque c'est une ville-préfecture du Yunnan dont dépendent dix districts (dont neuf autonomes, vu que la région est pleine de minorités ethniques). Avec l'avènement de la République populaire, les autorités avaient trouvé spirituel de la renommer en Simao, mais on lui a rendu son ancien nom en 2007 et c'est pas plus mal. Par contre, il reste toujours un district de Simao, qu'on n'a pas pensé à renommer. Mais le plus important dans l'histoire, c'est qu'il faut savoir qu'on ne fait pas de thé à Pu Er ! On a donné le nom de la ville au thé parce que c'était le lieu de départ des caravanes qui emportaient les galettes compressées vers le Tibet, mais la production se trouve ailleurs. C'est un peu comme les pruneaux d'Agen qu'on a appelé ainsi parce qu'ils étaient exportés par la Garonne depuis le port d'Agen.

    Le Palais des Thés ne donne pas d'indication géographique, mais on est forcément dans le nord du Vietnam, à la frontière avec le Yunnan.

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  2. Concernant l'appellation "protégée" du puerh, il est bien de rappeler que cette appellation, assez vide de sens car très floue sur la nature du thé, est avant tout une décision politique très récente pour mettre en avant la région du Yunnan, et tenter d'exclure les régions et pays avoisinants. Historiquement, le puerh était produit avant que le Yunnan ne devienne Chinois et la terre du puerh dépasse largement les frontières chinoises, notamment du coté de la Birmanie, de la Thailande, du Laos ou du Vietnam, dont le Yunnan ne représente qu'un petit fragment.
    (Voir carte dans mon dernier article: http://www.puerh.fr/article/a_la_recherche_du_laphet_so_et_des_puerh_birmans.htm )

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